1869: Un  garde champêtre a la détente facile

Jean-Marc Lalevée a édité en octobre 2025 un livre sur les histoires insolites de la Communauté de communes Alsace Rhin Brisach (éditions Méfaits divers). Il y reproduit le texte ci-après.

Le courrier du Bas-Rhin, dans son édition du 11 décembre 1869 a fait part du fait divers suivant : dans la soirée du 10 novembre dernier, le garde champêtre, Michel Frickert de la commune d’Urschenheim étant ivre, s’est présenté au domicile du sieur Séethaler, où il y a eu une discussion avec le nommé Jacques Wilhelm, maçon à Durrenentzen. Expulsé de la maison, le garde rentra chez lui pour s’armer de son fusil, et alla se cacher dans les vignes en dehors du village d’Urschenheim pour attendre le maçon. À 10 heures sonnant, Wilhelm quitta la commune pour aller chez lui à Durrenentzen. Arrivé à 300 m en dehors du Urschenheim et marchant sur la route, le garde champêtre Frickert tira sur lui un coup de fusil qui heureusement ne l’a pas atteint. L’arme était chargée de plomb n°3. Une lutte à bras le corps s’engagea entre les deux hommes, au cours de laquelle Wilhelm, parvint à arracher le fusil des mains du garde champêtre.
Frickert qui est un ivrogne, et n’était pas à son coup d’essai, il avait d’ailleurs déjà subi une forte condamnation pour coups et blessures. Aussi quand l’autorité la verbalisa pour cet attentat, il a répondu : « si j’avais pu prévoir ceci, je l’aurais tué ! ».

Le quotidien conclut avec ces mots : « On ignore les motifs qui ont déterminé ce garde champêtre à commettre cette tentative de meurtre ».